La voix du nord
Il s'est fait connaître en jouant dans le centre-ville lillois pour financer l'enregistrement de son premier album. Depuis, le guitariste de flamenco El Kado poursuit son bout de chemin. Et sort un troisième album « Al Andalus », le vendredi 4 décembre.
PAR MARIE CASTRO
« La force de cet album, c'est qu'il est très riche. Il y en aura pour tous les goûts ! » Dans les studios Feeling de Tourcoing où a été peaufiné et enregistré Al Andalus, attendu dans les bacs le vendredi 4 décembre, le musicien El Kado, alias Kader Dries, raconte l'histoire de son troisième album.
En fond sonore, le flamenco oriental qui a fait sa notoriété dans la rue de Béthune. Après deux premiers albums autoproduits Tourbillon et Arabesque, le guitariste a convaincu le label Disques Dom de produire son dernier-né. Qui a pris le titre du premier morceau qu'il a composé en 2004 à Montpellier.
« C'est un morceau qui a tout de suite plu. Il était très rythmé, très dansant. Alors, j'ai essayé de le développer sur tout l'album », raconte le guitariste. Son « bébé », il en est fier et il a de quoi. Celui qui teste ses morceaux dans la rue a « bossé comme un taré » pendant quatre ans. Pour mettre en forme les titres d' Al Andalus, El Kado s'est enfermé chez lui, à Roubaix.
Il a créé une trentaine de morceaux, a travaillé, un à un, les phrasés de la batterie, de la guitare et des percussions qu'il a enregistrés dans son home studio. En testant des formats inédits comme les valses, en jouant sur les ambiances et atmosphères avec le placement de voix. En mixant des morceaux « très arabisants » et d'autres « plus espagnols ».
Le musicien a ensuite enregistré et mixé les neuf titres de l'album en trois jours auprès de David Beckandt, l'ingénieur du son des studios Feeling qui a notamment travaillé avec Marcel et son orchestre, les Blaireaux ou les Mauvaises Langues.
« Les choses sont allées vite parce qu'il avait fait un gros boulot de préparation avant », explique David Beckandt. Et ce dernier de remarquer l'évolution d'El Kado : « L'album Al Andalus est le plus abouti. Kader est moins dans la démonstration, dans la performance, plus dans la musicalité et l'émotion. »
Même après trois disques, El Kado continue de jouer dans la rue. Comme il l'a fait à Bruxelles, en Allemagne ou en Espagne, l'été dernier. « Pour continuer de me faire connaître. La rue, c'est ma promotion. Et avec ce troisième album, je veux élargir mon public », explique-t-il. La promotion de l'album au niveau national affiche d'ores et déjà l'ambition d'Al Andalus dont le premier single Por Amor est disponible depuis quelques semaines sur le site internet de l'artiste. « Je sens l'attente de ceux qui me connaissent et qui m'interrogent sur mes projets quand je joue dans la rue. Certains me sont fidèles depuis le début. »